Nelson et Adilson expulsés !

Publié le par anticaptoursnord

LETTRE OUVERTE A JOEL FILY, PREFET D’INDRE-ET-LOIRE

 

 

Monsieur le Préfet,

 

 

Tristesse et colère. Tels sont les sentiments qui nous animent, nous, les membres du Réseau Education Sans Frontières d’Indre-et-Loire depuis que nous avons appris, le lundi 18 janvier dans la soirée, que nos amis Nelson et Adilson Da Silva avaient été expulsés du territoire français, et renvoyés dans cet Angola qu’ils ont fui il y a trois ans après l’assassinat de leur père.

 

Tristesse ou colère ? Pour nous, ces deux sentiments sont indissociables. Car il va falloir que nous l’exprimions, notre colère, si nous voulons surmonter notre affliction, et poursuivre notre combat pour faire respecter les droits humains que vous avez bafoués, avec un acharnement inouï. Jusqu’à la dernière minute, les services de la Préfecture d’Indre-et-Loire et ceux du Ministère de l’immigration, qui savaient qu’à partir du 19 janvier, l’expulsion de Nelson et d’Adilson Da Silva ne serait plus  possible, ont harcelé le Consulat d’Angola pour qu’il cède aux pressions et délivre l’indispensable laissez-passer. Pour comble de machiavélisme, quelques heures avant qu’on vienne les chercher pour embarquer dans l’avion, les deux frères ont eu un ultime espoir : leurs noms avaient été effacés du tableau de départ que chaque jour, les détenus du centre de rétention, scrutent avec angoisse !

 

Sans doute l’expression de notre chagrin vous laissera-t-elle indifférent, comme vous a laissé indifférent l’exposé des raisons de notre soutien à Nelson et Adilson Da Silva, telles que nous les avons exprimées à votre Directeur de cabinet le 6 janvier dernier. Vous n’avez pris en considération ni la situation politique en Angola, et principalement à Cabinda, ni les risques qu’y encourent les deux frères jumeaux. Vous avez refusé d’entendre ce que les éducateurs que nous sommes avions à vous dire sur les conséquences de votre refus d’accorder la moindre considération à leur passé douloureux, à la nécessité de préserver leur vie de famille, à l’urgence de leur offrir des perspectives d’avenir positives, ici et maintenant.

 

N’y a-t-il aucune place pour la prise en compte des situations humaines dans la politique actuelle de « gestion des flux migratoires » dont vous avez la charge dans notre département ?

 

Nous voulons des explications. Nous les voulons claires, précises et publiques.

 

Réseau Education Sans Frontières d’Indre-et-Loire (RESF37)

19 janvier 2009.

 

Contacts : Sylvain FAUVINET, 02 47 54 23 26 et 06 82 96 70 09

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